AUGUSTE RODIN
Published in the International New York, New York, U.S.A. (page 381)
182, Rue de L’Université.
Mon Cher Crowley,
Vos poésies ont cette fleur violente, ce bon sens, et cette ironie qui en soit inattendue. C’est d’un charme puissant et cela ressemble a une attaque bienfaisante. Votre poésie est donc violente, et me plait par ce côté aussi. Je suis honoré que vous m’ayiez pris mes dessins et ainsi honoré dans votre livre. Votre,
AUG. RODIN.
RODIN. Un homme. — Spectacle de l’Univers, L’Oeuvre se dresse et affronte la Nature: perception et mélange, Au seul centre silencieux d’une âme magistrale De la Force égytienne, de la simplicité grecque De la Subtilité celte. — Liberé par la souffrance Le grande courage calme de l’Art Futur, raffiné En sa nerveuse majesté, glisse, profond, Sous la beauté de chaque rayon d’harmonie.
Titan! Les Siècles amoindris s’enfoncent, S’enfoncent à l’horizon des contemplations. Debout, et lève D’un ferme poing la coupe supreme, le Zodiaque! Là écume son vin—essence de l’Art Eternal—la Verité! Bois bois, à la toute puissante santé, au Temps rajeuni! —Salut, Auguste Rodin! Vous êtes un homme!
RODIN. Here is a man! For all the world to see His work stands, shaming Nature. Clutched, combined In the sole still centre of a master-mind, The Egyptian force, the Greek simplicity, The Celtic subtlety. Through suffering free, The calm great courage of new art, refined In nervous majesty, indwells behind The beauty of each radiant harmony.
Titan! the little centuries drop back, Back from the contemplation. Stand and span With one great grip his cup, the Zodiac! Distil from all time’s art his wine, the truth! Drink, drink the mighty health—an age’s youth— Salut, Auguste Rodin! Here is a man.
Traduit par Marcel Schwob. Paris, Février, 1903. |